INSPIRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin
xiies.
enspirer « animer (l'homme en lui conférant une âme par son souffle, en parlant de Dieu) » (
Sermons St Bernard, 63, 31 ds T.-L.);
b) 1530
estre inspiré du Sainct Esprit (
Palsgr., p. 591); 1756 subst.
l'inspirée « personne qui agit sous l'influence d'une inspiration mystique, etc. » (
Voltaire,
Mœurs, Proph. ds
Littré);
c) 1690
estre bien inspiré (
Fur.);
2. a) fin du
xives.
inspirer « insuffler, suggérer » (J.
Cuvelier,
Chronique de Bertrand Du Guesclin, éd. E. Charrière, 21337);
b) 1536
inspirer qqn de « pousser à faire quelque chose » (
Roger de Collerye,
Œuvres, 168 ds
IGLF);
c) 1636
inspirer qqc. à qqn « suggérer une pensée, une action » (
Monet);
3. 1553 « faire naître (dans le poète, dans l'artiste) l'enthousiasme créateur » (O.
de Magny,
Amours, éd. E. Courbet, p. 47);
4. 1604 « faire naître dans l'esprit un sentiment » (A.
de Montchrestien,
Les Lacenes ds
Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p. 166).
B. Physiol.
a) xves. [date du ms.] « aspirer, faire entrer l'air dans les poumons » (
Evrart de Conty,
Probl. d'Arist., BN 210, f
o166
dds
Gdf.);
b) 1798
inspirer de l'air dans les poumons d'un noyé (Ac.). Du lat.
inspirare « souffler dans, communiquer, insuffler, inspirer »,
cf. l'a. fr.
espirer empr. du lat.
spirare avec évolution phonét. normale. La forme
enspirer est peut-être issue de
espirer avec substitution de préf. (
FEW t. 4, p. 720).