INSINUATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1319 dr. anc. « notification, enregistrement d'acte » (
apud Morice,
Pr. de l'H. de Bret., I, 1290 ds
Gdf.).
B. 1. 1606 rhét.
« captatio benevolentiae » (
Crespin ds
FEW t. 4, p. 717 b);
2. a) 1636 fig. « action d'introduire, de s'introduire (dans les bonnes grâces de quelqu'un) » (
Monet);
b) av. 1679 « adresse dans le langage, les manières par laquelle on s'insinue auprès de quelqu'un » (
Retz,
Mém., 2
epart., éd. M. Allem et E. Thomas, p. 70);
3. av. 1704 au propre « action de pénétrer, de s'introduire » (
Bossuet,
Connaiss. de Dieu, III, 6,
ibid. ds
Littré);
4. 1740 « parole insinuante » (
Voltaire,
Charles XII, éd. R. Pomeau, chap. 8). Empr. au lat.
insinuatio « exorde insinuant » rhét. dans la lang. class.; « action de faire pénétrer dans l'esprit, de persuader » à basse époque, spéc. « rapport, publication, notification » dans la lang. jur. Le hapax m. fr.
insinuation « anfractuosité de la côte, baie » (
xves.
Evrart de Conty, BN fr. 210 ds
Gdf.) est empr. au même sens du b. lat.
insinuatio (de
sinus).