INNOCENT, -ENTE, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 empl. subst. plur., désigne les enfants mis à mort par Hérode (
Roland, éd. J. Bédier, 1523);
ca 1165 « tout jeune enfant » (
G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 855);
b) 1656 relig. « dans l'état d'innocence d'avant la chute » (
Bossuet,
Oraison fun. de Y. de Monterby, éd. B. Vélar et Y. Champailler, p. 10);
c) 1662 « ignorant des choses de l'amour » (
Molière,
Ecole des Femmes, I, 1);
2. 1
remoitié
xiies. « qui ne commet pas le mal sciemment » (
Ps. d'Oxford, éd. F. Michel, 17, 26);
3. ca 1300
ignocent « qui n'est pas coupable » (
Macé,
Bible, éd. H.-C.-M. Van der Krabben, 19546);
4. 1360-70 péj. « naïf, niais » (
B. de Sebourc, XV, 145 ds T.-L.);
5. fin
xives. « qui ne nuit à personne » (
Roques t. 2, p. 206, 6006 :
innocens : non noisans). Empr. au lat.
innocens « qui ne fait pas de mal, inoffensif (de choses); qui ne nuit pas, irréprochable, vertueux; qui n'est pas coupable, innocent »;
cf. Innocentes désignant les Saints-Innocents en lat. chrét., et
Innocentes martyres, terme de liturg. au Moy. Âge (
Blaise Latin. Med. Aev.; v. aussi
Catholicisme).