INNOCENCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoitié
xiies. « état de celui qui ne commet pas le mal sciemment » (
Ps. Oxford, 7, 9 ds T.-L.);
2. 1309
ignoçance « état de celui qui n'est pas coupable d'un forfait déterminé » (A.N. JJ 41, fol. 112 v
ods
Gdf.
Compl.)
3. a) ca 1318 relig. « état de l'homme purifié par le baptême »
robe d'ingnocence (
Compos. de la s. escript., ms. Monmerqué, t. 1, fol. 6 r
o,
ibid.); rare jusqu'à 1656 (
Pascal,
4eProvinciale, éd. J. Chevalier, p. 695 : l'
innocence du baptême);
b) av. 1662 relig. « état de l'homme avant la chute d'Adam » (
Id.,
Pensées, éd. citée, p. 1207);
4. a) 1546 « état de celui qui ignore le mal » (
Rabelais,
Tiers Livre, VIII éd. M.A. Screech, p. 71 : Nature crea l'homme en estat d'
innocence);
b) 1612 « ignorance des choses de l'amour » (M.
Régnier,
Satires, XIII, éd. G. Raibaud, p. 184); 1721 (
Montesquieu, 28
eLettre persane, éd. R. Caillois p. 273 : il me ravit mon
innocence);
c) 1667 « caractère innocent d'un enfant » (
Racine,
Andromaque, I, 4); 1690
enfant en estat d'innocence (
Fur.);
5. a) 1588 « qualité de celui qui ne commet pas le mal, vertu » (
Montaigne,
Essais, II, XXXVI, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 735);
b) 1597 « qualité de ce qui ne nuit pas » (C.
Estienne et J.
Liebault,
Agric. et Maison rust. ds
FEW t. 4, p. 700 a);
6. 1611 péj. « naïveté excessive » (
Cotgr.). Empr. au lat.
innocentia « mœurs irréprochables, intégrité, vertu; non-culpabilité, innocence ».