INJURE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1155
enjurie « injustice, violation du droit » (
Wace,
Brut, 5581 ds
Keller, p. 191b : par cruelté e par
enjurie);
2. id. injuire « tort, dommage causé par violation du droit » (
Id.,
op. cit., 13474,
ibid., p. 255a); spéc. 1559
l'injure du temps (
Amyot,
Péric., 27 ds
Littré); 1587
l'injure de l'hiver (
Lanoue,
ibid.);
3. 1174-76
injurie « outrage » (G.
de Pont-
Ste-Maxence,
St Thomas, 3024 ds T.-L.); 1559 « parole outrageante » (
Amyot,
Péric., 8 ds
Littré); spéc. dr. (
Chartes de Hénaut ds
Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 129b, CVII, XVIII : Action d'
injure verbale ou par libel diffamatoire ...
injure reelle, que l'on dit blessure et navrure). Empr. au lat.
injuria, à l'époque class. « injustice; violation du droit, tort, dommage », terme de droit;
cf. dans la lang. commune
injuriae frigorum, oblivionis; « injure, parole blessante » à basse époque (lat. chrét.). Les formes en
en- par adaptation aux formes pop., le préf. négatif
in- étant encore étranger à la lang. (E.
Staaff ds
St. neophilol. t. 1, p. 53).