IMPÉRIAL, -ALE, -AUX, adj. et subst. masc. plur.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165
emperïaus adj. « d'une qualité ou d'un luxe supérieurs, dignes d'un empereur » ici qualifiant un type de drap richement décoré (B.
de Ste-
Maure,
Troie, 7078 ds T.-L.);
b) ca 1200
id. subst. plur. désignant un produit considéré comme supérieur, ici une étoffe de luxe (
Escoufle, 2007,
ibid.);
2. a) ca 1176 « qui est propre ou appartient à un empereur, un empire »
palés imperial (
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 5080), d'où
b) 1
remoitié
xiiies. subst.
emperiaux [les impériaux, partisans ou soldats d'un empereur] (
Guillaume de Palerme, 1948 ds T.-L.) et spéc. 1552
les impériaux « partisans ou soldats de l'empereur d'Allemagne » (G.
Paradin,
Cronique de Savoie, Lyon, J. de Tournes et G. Gazeau, 1552, chap. XIX, p. 389);
3. 1545 subst. « jeu de cartes dans lequel les séries qui l'emportent sont dites impériales », prob. d'apr. l'idée de suprématie plutôt que parce qu'il aurait été le jeu favori de Charles Quint, cf. Dict. des
jeux (
Farce des cinq sens ds
Anc. théâtre fr., t. 3, p. 312);
4. p. anal. de forme avec la couronne des empereurs
a) 1566 [lit]
à l'impériale « surmonté d'un certain type de dôme » (
Inventaire du docteur du Codroy ds
Havard) d'où 1589 subst.
une impérialle (
Inv. de Catherine de Médicis, 392, p. 38 ds
Gay);
b) 1600 bot.
couronne impériale (O.
de Serres,
Théâtre d'Agriculture, p. 578);
c) 1648 subst. fém. « partie supérieure d'une voiture (à l'origine en forme de dôme) » (
Sorel,
Polyandre, II, 423 ds
Brunot t. 3, p. 202) (
cf. Nicot 1606,
s.v. carroce : une espece de coche à ciel suspendu en impériale);
d) 1676 archit. « dôme de forme comparable à celui d'une couronne d'empereur » (
Félibien, p. 624);
5. 1830 subst. fém. « petite touffe de barbe sous la lèvre inférieure » remplaçant, après le I
erEmpire, l'anc. terme
royale (
Balzac,
Mais. chat, p. 62). Empr. au lat.
imperialis « de l'empereur ».