IMPRÉGNER, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. 1121-34
enpreignier intrans. « devenir enceinte; être fécondée » (
Ph. de Thaon,
Bestiaire, 3032 ds T.-L.);
2. 1130-40
enpreigner trans. « rendre enceinte; féconder » (
Wace,
Conception N.D., éd. W. R. Ashford, 855); 1500
imprégner (
Therence en français, éd. A. Verard, f
o370a ds
Gdf.).
II. 1. [1620
imprégner « pénétrer (un corps) dans toutes ses parties » ds
Bl.-W.
2-5]; 1671
« id. (en parlant d'une matière quelconque) » (
Pomey);
2. 1762 «
id. (en parlant d'un liquide) » (
Bonnet,
Cons. Corps org., t. 1, p. 68);
3. 1740-55 « pénétrer, influencer profondément » (
Saint-
Simon,
Mémoires, éd. A. de Boislile, t. 22, p. 23). Du b. lat.
impraegnare « féconder ». La réfection d'
empreignier (encore usité au
xviiies.) en
imprégner est due au désir d'éviter une confusion avec certaines formes du verbe
empreindre* qui présentait des anal. de sens (d'où
empreindre « engrosser » 1530,
Palsgr.). Le sens 3 qui rappelle les sens fig. de l'a. fr.
empreignier « remplir (d'un sentiment) » (
xiiies. ds T.-L.) paraît dû à l'infl. d'
empreindre*.