IMPONDÉRABLE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1795 phys. « qui ne peut être pesé » (F. A. C.
Gren [chimiste all., 1760-98], art. trad. en fr. ds
J. des Mines, t. IX, p. 63 : Le phlogistique est
impondérable); 1805
fluide impondérable (Annales de Chimie, t. LII, p. 172 ds
Fonds Barbier);
b) 1883 p. ext. « très léger » (
Rollinat,
Névroses, p. 184 : son corps
impondérable [du papillon]);
2. 1835 fig. « immatériel » (
Balzac,
Séraphita, p. 276 : une création intangible, invisible,
impondérable);
3. 1914 subst. fig. « ce dont il est impossible de prévoir ou d'évaluer l'effet » (
Barrès,
loc. cit.); 1916 adj. (
Saussure,
Ling. gén., p. 208 : facteurs
impondérables de la race); 1920 subst. (
Proust,
Guermantes 1, p. 225 : il méconnaissait le rôle des
impondérables, comme disait Bismarck). Dér. de
pondérable*; préf.
im- (
in-1*). Au sens 3, empr. à l'all.
Imponderabilien, subst. plur., utilisé en ce sens dans la 1
remoitié du
xixes. par les écrivains Jean-Paul Richter et J.-J. von Görres, et répandu dep. 1868 grâce à Bismarck (
Kluge; Brockhaus Enzykl.).