IDIOT, IDIOTE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. « Illettré, ignorant »
1. adj. fin
xiies.
idiote (
Edouard Confesseur, 5716 ds T.-L.);
2. subst.
ca 1225 (G.
de Coinci,
Mir. Vierge, éd. V.F. Koenig, II Mir 20, 200); 1370-72
(un) ydiot (
Oresme,
Ethiques, éd. A. D. Menut, L. III, 18, p. 213).
B. « Sot »
1. adj.
ca 1225
ydiotes (G.
de Coinci,
Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir 21, 137);
2. subst. 1283 (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, LXVI, §1874, p. 447).
C. 1612 « qui dénote un manque d'intelligence »
diotte coustume (
Le Voy. de Me Guillaume en l'autre monde vers Henry le Grand, 18 ds
Quem.
DDL t. 19); 1719
idiot préjugé (
La Motte,
Fables, t. 9, livre 4, XI, p. 230, Paris, 1754). Empr. au lat. class.
idiota ou
idiotes (adj. en lat. chrét.) « homme qui n'est pas connaisseur, ignorant », gr. ι
̓
δ
ι
ω
́
τ
η
ς « simple particulier, homme étranger à telle ou telle spécialité », d'où « ignorant, homme sans éducation ». La forme
idiot, qui remonte à Oresme
(cf. supra) et remplace l'ancienne forme :
idiote, peut avoir été formée sur
sot* auquel elle est souvent associée ou représente plutôt, chez son premier utilisateur, le gréco-latin
idiotes en regard de
idiota, idiote.