HÉRISSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 intrans. « se hérisser » (G.
Gaimar,
Hist. des anglais, éd. A. Bell, 784 : Tute la char l'en
heriçot);
ca 1160 pronom. « dresser ses poils (en parlant d'un animal) » (
Eneas, 2590 ds T.-L.);
ca 1165 trans. « dresser (les poils, les plumes, les écailles) » (B.
de Sainte-
Maure,
Troie, 1919,
ibid.); 1595 pronom. « (en parlant des cheveux, des poils) se dresser » (
Montaigne,
Essais, I, 21, éd. A. Thibaudet, p. 129);
2. p. ext.
a) fin
xiies.
hericé part. passé « garni de choses aiguës, pointues » (D.
Piramus,
Vie de Saint Edmond, 2558 ds T.-L.); 1558 pronom. « se garnir de choses aiguës, pointues » (
Du Bellay,
Antiquités de Rome, XXX, 3, éd. H. Chamard, t. 2, p. 27);
b) 1585 intrans. « se dresser » (
Garnier,
Antigone, 534 ds
IGLF); 1674 trans. « (en parlant d'objets pointus) se dresser à la surface de quelque chose » (
Boileau,
Epîtres, III, 67, éd. A. Cahen, p. 24); 1794 pronom. « se dresser » (
Chénier,
Élégies, p. 220 : un amas [de sommets]
se hérisse);
c) 1752 maçonn.
(Trév. Suppl.); 3. fin
xiies. pronom. « s'opposer, se révolter » (
Chevalerie Vivien, éd. A. L. Terracher, 143, var.); av. 1755 trans. « indisposer, irriter » (
Saint-
Simon,
Mémoires, éd. A. de Boislisle, t. 23, p. 147);
4. 1586 part. passé fig. « pourvu de choses rébarbatives, difficiles » (
Le Loyer,
Livre des Spectres, 2
epartie, p. 1). D'un b. lat. *
ericiare, dér. du rad. de
erīcius (hérisson*
). Cf. lat. médiév.
iriciatus au
ixes. ds
GGL V, 542, 30 :
Hirsutus iriciatus. H initial prob. d'orig. expressive.