HÈRE1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1534
pouvre hayre (
Rabelais,
Gargantua, éd. R. Calder, M.A. Screech et V. L. Saulnier, 36, p. 219). Mot d'orig. discutée (
cf. FEW t. 16, p. 169). Peut-être empr. de l'all.
Herr « seigneur » (par dérision),
cf. l'a. fribourgeois
her « titre de noblesse » (1475,
Tapp. t. 2), le suisse alémanique
en arme her correspondant au fr.
un pauvre hère (v.
FEW t. 16, p. 169b, note 4), l'a. fr.
herre, here « seigneur » (1324,
Poésies diverses se rattachant à la guerre de Metz, éd. E. de Bouteillier, p. 337, 46 et p. 383, 28) et la var.
her « seigneur » chez
Rabelais (1534,
Gargantua, éd. cit., 7, p. 60); ou plus vraisemblablement, soit emploi métonymique de
haire* (au sens de « pèlerin qui porte la haire »), soit emploi subst. de l'a. adj.
haire « malheureux, pauvre » (
ca 1250,
Doon de Mayence, éd. Schweighaeuser, 46), lequel est issu du subst. fém.
haire* qui avait pris au
xiies. le sens fig. de « tourment, douleur, peine » (
ca 1150,
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5299).