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HYPOCRISIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1168-91 ypocrisye (Chr. de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 30). Empr. au b. lat.hypocrisis « hypocrisie », sens issu de celui de « mimique; imitation de la manière de parler et des gestes de qqn », gr. υ ̔ π ο ́ κ ρ ι σ ι ς « rôle (sur scène) »; « hypocrisie »

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 1. « caractère d'une personne qui dissimule sa véritable personnalité ». Attesté depuis milieu 12e siècle [dans la glose en ancien français d'une traduction du latin] (ProvSalSanI, volume 2, vers 8894 = DEAF I 404‑405, 13‑14 : Mielz est vivre od simplicité, Od doble amor de carité, Ke mostrer en sei seinte vie E estre plein de ypocrisie). Première attestation présentant, comme la graphie moderne, un <h> initial (réfection savante) : 1511 (Lemaire de Belges, Schismes, page 138 = Huguet 3, 62a s.v. desdain : O faulse et malicieuse pharisienne hypochrisie sacerdotalle). Première attestation de la graphie moderne : 1541 (Calvin, Institution, volume 1, livre 1, chapitre 1, page 52 : Car d'autant que nous sommes tous de nature enclins à hypocrisie, quelque apparence legière de iustice nous contentera tant et plus au lieu de l'effect et vérité) . - 
A. 2. « caractère de ce qui manque de sincérité ». Attesté depuis 1750 (Fougeret, Margot, page 847 = Frantext : L'incontinence et la lubricité perçaient à travers l'hypocrisie de ses regards [en parlant d'un homme d'Église en présence d'une catin]). - 
B. « acte, manifestation hypocrite ». Attesté depuis ca 1540/1549 (Navarre, Heptaméron S., Septième journée, Soixante‑troisième nouvelle, page 455 = Frantext : [réplique de l'épouse d'un gentilhomme qui a confié à sa femme avoir feint la maladie pour se soustraire à une aventure galante] – Voilà, dist sa femme, une saincte et bonne ypocrisie, et à quoy je ne fauldray de vous servir de la myne la plus triste dont je me pourray adviser). Remarque : L'emploi au pluriel est attesté à partir de 1559 (Boaistuau, Histoires tragiques, Cinqiesme histoire, page 149 : il alloist escumer les compagnies çà et là pour practiquer la bonne grace de quelque autre, et feist tant [par] ses menées, simulations et hypocrisies qu'il s'insinua en la bonne grace de la fille au seigneur Ramyrio Vigliaracuta). - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin hypocrisis subst. fém. « caractère d'une personne qui dissimule sa véritable personnalité » (attesté depuis Tertullien, TLL 6/3, 3155 ; < grec ύπόκρισις subst. fém. « id. » Liddell‑Scott s.v. ύποκρισία). Pour l'adaptation morphologique /‑is/ > /‑i/, cf. les parallèles paralysie* (< latin paralysis), pleurésie* (< latin pleurisis) et phtisie* (< latin phthisis). On écarte l'hypothèse d'un emprunt au latin médiéval hypocrisia subst. fém. « id. » (attesté au 13e siècle [Raymond Lulle], DEAF ; ‘lat. tardo’ DELI2 819, s.v. ipo‑, mais Ø TLL ; Ø OLD ; Ø Niermeyer2 ; Ø Latham, Word‑list ; Ø Blaise, Lexicon ; Ø Du Cange), car étant donné la datation de ce hapax, il est bien plus probable qu'il s'agit d'un emprunt à une forme romane. Cf. von Wartburg in FEW 4, 526b, hypocrita 2 ; Dörr in DEAF I 404‑405, s.v. ipocrisie.


Rédaction TLF 1981 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2006 : Aurore Koehl ; Éva Buchi. - Relecture mise à jour 2006 : Franz Rainer ; Nadine Steinfeld ; Takeshi Matsumura ; Gilles Petrequin ; Stephen Dörr.