HOURRA, HURRAH, mot inv. et subst. masc.
Étymol. et Hist. I. a) 1694
houzaye « cri d'acclamation, vivat » (
Du Mont,
Nouv. voy. du Levant, p. 208 ds
Boulan, p. 110); 1718 (
Le Roux, p. 272 :
Huzza. C'est le cri de joye et de débauche usité chez les Anglois, qui prononcent ce mot houzai; il est aussi en usage chez les Allemands, qui disent huisa; et par corruption on dit en François,
houzza);
b) 1722
houra (J.-B.
Labat,
Nouveau voyage aux isles de l'Amérique, t. 1, p. 58 d'apr. R. Arveiller ds
Fr. mod. t. 21, p. 213).
II. [1802 « brouhaha » ou « émeute, échauffourée » (
Boutanquoi,
Souvenirs d'une femme du peuple, 1777-1802 ds
Brunot, t. 9, p. 981)] 1814 (E.
de Labaume,
Relation circonstanciée de la Campagne de Russie en 1812, 3
eéd., p. 126 d'apr. J.
Suchy ds
Fr. mod. t. 22, p. 209 : Ces kosaques [...] sortirent du bois en criant
hourra! hourra! cri devenu fameux, et dont les Tartares se servent quand ils courent sur leurs ennemis). I a empr. à l'angl.
huzza attesté dep. 1573 et réputé aux
xviie-
xviiies. pour être d'abord un cri d'encouragement ou de salutation des marins, ce qui a permis de faire un rapprochement avec le verbe
to heeze « hisser » (
cf. hisser étymol.) dont un dér.
heisau, cri poussé par les marins hissant les voiles, est attesté en 1549 (
cf. NED, s.v. hurra, huzza et
to heeze). I b empr. à l'angl.
hurra(h), attesté dep. 1686 et qui semble représenter une altération de
huzza, peut-être en rapport avec des formes germ. du type de l'all.
hurra (NED, s.v. hurrah, hurray). II empr. au russe
ura (
FEW t. 20, p. 52a) qui, selon
Lok. n
o2167, serait apparenté au turc
wurmak « frapper, battre » d'où l'impér. 3
epers. sing.
urá « qu'il frappe », à moins qu'il ne soit lui-même empr. à l'all. ou à l'angl. par l'intermédiaire du vocab. des marins (
cf. Vasmer, p. 187 et
Kluge 1967).