HURLUBERLU, -UE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. 1. 1564
hurluburlu nom de saint imaginaire (
Rabelais,
Cinquiesme Livre, éd. J. Boulenger, prol., p. 772, et chap. 15, p. 809, note 3); 1581 interj. (
Baïf,
Les Mimes, L. II, t. 5, p. 93 ds
Hug. :
Hurlu burlu tout est confus);
2. 1690 qualifié d'adv. mais utilisé aussi comme adj.
hurlubrelu (
Fur. : Terme populaire qui signifie, Brusquement, inconsidérément. C'est un homme
hurlubrelu, qui agit estourdiment & sans connoissance); 1718
hurluberlu adv. mais utilisé comme adj. et subst.
(Ac.). Orig. incert.; peut-être empr., en raison du sens et de la forme des plus anc. attest., à l'angl.
hurly-burly « tumulte, confusion », attesté dep. 1539 (
Taverner ds
NED), prob. altération de
hurling and burling (
ca 1530,
ibid.),
hurling « trouble, tumulte » étant le part. prés. substantivé de
to hurl « lancer violemment » (d'orig. onomat.), et
burling une sorte de reduplication expressive de
hurling (v.
NED) : Rabelais aurait empr. ce mot aux archers écossais de la garde du roi (v. L.
Sainéan ds
R. Et. rab., t. 7, pp. 256-257 et p. 460). Pour
FEW (t. 9, p. 150b et t. 4, p. 517b, note 12) et
EWFS2,
hurluberlu est un comp. de
berlu attesté dans les dial. aux sens de « qui a la berlue; ahuri; excentrique, etc. » (v.
FEW t. 9, pp. 147b-148a), qui, de même que
berluer « voir mal, être ébloui » (dep. 1549,
Est.), est dér. de
berlue* et d'un
*hurelu difficile à expliquer : −
FEW, loc. cit., y voit un dér. de l'a. fr.
hurel « homme à la tête hérissée » (dér. de
hure*), mais ce mot n'est attesté qu'une seule fois chez J. Bretel (
Tournoi de Chauvency, éd. M. Delbouille, 1511 : Et demandai a un
hurel Que on apelle Wauterel) où l'on doit plutôt le comprendre, avec l'éditeur (v. glossaire de l'éd. citée) comme une forme lorr. de
hiraut « héraut » (
cf. formes
hirel, hural citées ds
FEW t. 16, p. 199; Wauterel [Wautier] est un héraut dans le texte de J. Bretel, v. en partic. 1226-1227); −
EWFS2y voit un croisement de l'a. fr.
hurepé « qui a les cheveux hérissés » (attesté dep. 1135,
Couronnement Louis ds T.-L., dér. à suff. inexpliqué de
hure*) avec
hurler*.