HONNÊTE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Mil.
xies. « honorable, juste » (
S. Alexis, éd. Chr. Storey, Prol. : la sue juvente fut
honeste e spiritel); 1174-76 « noble, honoré, digne d'estime » d'une pers. (G.
de Pont-Ste-Maxence,
S. Thomas, 3419 ds T.-L.); mil.
xves.
honnestes femmes (E.
de Monstrelet,
Chron., éd. Douët d'Arcq, t. 2, p. 381 : pour l'amour du sexe féminin et aussi pour l'onneur de chasteté... Commande... que
honnestes femmes ne soient point traictes en publique); spéc. 1669 « qui respecte le bien d'autrui » (
Molière,
Avare, V, 2);
2. ca 1160 « convenable, considérable » (
Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, I, 2083);
3. ca 1280 « courtois, civil » d'une pers. (G.
d'Amiens,
Escanor, 22654 ds T.-L.); 1538
honnete homme (
Est. ds
FEW t. 4, p. 462b); 1580
id. « homme affable, de conversation agréable » (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, II, 12, p. 551); 1606 (
Nicot :
honneste homme et courtois :
Bellus homo, urbanus, civilis), pour la conception de l'honnête homme au
xviies., v. ds
Livet Molière, s.v. honnête, l'analyse de N.
Faret,
L'Honnête homme ou l'Art de plaire à la Cour, 1630. Empr. au lat.
honestus « honorable, digne de considération, d'estime; honorable, juste, conforme à la morale; beau, noble ».