HOCHE, subst. fém.
Étymol. et Hist. a) Ca 1170
osche « entaille, brèche dans un objet (ici une épée) » (
Beroul,
Tristan, éd. E. Muret, 2081);
b) ca 1260
oche « marque pour tenir un compte » (E.
Boileau,
Livre des Métiers, 7 ds T.-L.);
c) xives. techn. horlog. « encoche » (
Traicté horol. , p. 10b,
ibid.). Terme relevé dans l'ensemble du domaine gallo-rom. (a. prov.
osca « entaille »
ca 1228,
Chanson croisade, éd. E. Martin-Chabot, 177, 26, mot restitué par l'éd., v. aussi éd. P. Meyer, 5458, gloss.; a. gasc.
osca « dépression, brèche dans un terrain » 1384); le nord de l'Espagne (Navarre, Aragon [anno 858 lat. médiév.
osca, S. J.
de La Peña], Galice; Catalogne; ensemble des provinces basques [type
ozka « entaille »]), nord de l'Italie (Piémont, Ligurie), v.
Hubschmid fasc. 2, pp. 146-148. Cette aire géograph. suggère à W. von Wartburg (
FEW t. 7, p. 432b) l'hyp. d'une orig. gaul. (un gaul. *
osca qu'il déduit du cymrique
osg « coche, entaille », bret.
ask «
id. »,
aska « faire une encoche »; pour les rapprochements avec le celt., v. J.
Loth ds
R. celt. t. 41, p. 398), le basque étant dans ce cas empr. à une lang. rom.; v. par contre l'opinion de
Cor. t. 4, p. 1025. Pour
Hubschmid au contraire (p. 149), l'ensemble de cette famille basco-prérom. se rattache à une racine pré-rom. *
oska, les mots gallo-rom. pouvant remonter à un substrat pré-i.-e. apparenté au basque.
Hubschmid,
loc. cit. rattache d'autre part à cette famille, celle de l'a. fr.
ouche « terre labourable, pièce de terre, enclos » (
xiiies. ds
Gdf. et T.-L.) − la notion de morceau, pièce (de terre) pouvant être déduite de celle de « entaille, incision [détachant des morceaux] − que
FEW t. 7, pp. 431-432 fait dériver du lat. médiév.
olca « terre, pièce de terre » (accessoirement
osca p. infl. de
osca > a. fr.
osche « entaille »), d'orig. gaul.
H- initial, relativement tardif (1530,
Palsgr.), est prob. dû à l'infl. de
hocher*.