HÂVE,(HAVE, HÂVE) adj.
Étymol. et Hist. 1. 1176-81
have « mat (au jeu d'échec) » (
Chretien. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. M. Roques, 2578);
2. a) 1269-78
have « sombre (en parlant d'une cave) » (J.
de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 4492);
b) fin
xives.
have « en mauvais état (en parlant d'une terre) » (E.
Deschamps,
Le Miroir de mariage, 11245 ds
Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire et G. Raynaud, IX, 361);
3. a) 1556
yeux haves « ternes, vitreux, tristes » (
Ronsard,
Hymne de Pollux et de Castor, 104 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, VIII, 298);
b) 1560 « amaigri et pâli » (
Id.,
Elégie à Loïs des Masures Tournisien, 63,
ibid., X, 366). De l'a. b. frq. *
haswa-, proprement « gris comme le lièvre [
cf. l'all.
Hase « lièvre », v.
hase] », d'où « pâle, mat, terne », que l'on peut restituer d'apr. le m. h. all.
heswe « pâle, blême » et l'a. angl.
haswe « de couleur sombre; sombre, obscur » (
ca 1250 ds
NED, s.v. haswed);
cf. FEW t. 16, p. 177b-178a.