HAUTEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. : I. 1. 1155 « dimension d'un corps considéré de sa base au sommet; troisième dimension de la géométrie euclidienne » (
Wace,
Brut, 3218 ds T.-L. : une tur Mult grant de laise e de
haltur);
2. 1529 astron.
prendre la hauteur du soleil (
Journal du voy. de J. Parmentier ds
Jal);
3. 1538 « profondeur » (
Est.);
4. 1554 [éd.] « latitude » (
L'Art de naviguer de Maistre Pierre de Médine, traduict du castillan par Nicolas de Nicolaï, Lyon, livre 4, chap. 1, p. 45 :
haulteur s'entant aussi dans les degrez dont quelque cité, port, ou isle est eloignee de l'Equinoctial); d'où loc. adv. 1690
être à la hauteur de (d'une ville, d'une île) (
Fur.);
5. 1671 « partie haute d'une région; lieu élevé » (
Pomey);
6. 1678 « taille d'une personne »
tomber de sa hauteur (
La Fontaine,
Fables, X, 4, 34);
7. 1889 « degré d'acuité ou de gravité d'un son » (
Bergson,
Essai donn. imm., p. 45).
II. 1. a) Ca 1180 « haute situation d'une personne » (
Jeu Adam, éd. W. Noomen, 813);
b) 1458 « ce qui est supérieur, éminent; noblesse » (A.
Greban,
Passion, éd. O. Jodogne, 25648);
2. ca 1350 « orgueil, arrogance »
orgieuls et hauteurs de vie (G.
Le Muisit,
Poésies, I, 32 ds T.-L.); d'où 1654 au plur. « marques de dédain, témoignées à autrui » (M
mede Maintenon,
Lett. à MmePalaiseau ds
Littré);
3. fin
xives. « caractère d'une personne qui a des sentiments élevés; dignité » (J.
Froissart,
Chron., éd. S. Luce, IX, 223);
4. 1685 « ce qui est d'un ordre élevé pour l'esprit humain » (
Boss.,
Anne de Gonz. ds
Littré); d'où 1817
être à la hauteur de « être au même niveau de qualité, de valeur que » (
Stendhal,
Rome, Naples et Flor., t. 1, p. 596 : l'imagination qui n'est pas assez émue pour
être à la hauteur de ce degré de terreur) Dér. de
haut1*; suff.
-eur1*.