HARICOTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1769 « cultiver péniblement une mauvaise terre » (
Mirabeau,
Les Economiques, 223 ds
Brunot t. 6, p. 237);
2. 1835 « importuner quelqu'un » (
Flaub.,
loc. cit.);
3. 1840 « spéculer en petit sur des affaires de toute nature, et sans importance; agir en affaires d'une manière étroite et mesquine » (
Ac. Compl. 1842). Mot d'orig. dial., très vivant notamment en Normandie et en Picardie, qui résulte d'un croisement entre l'anc. verbe
herier « harceler, tourmenter » (fin
xives., J.
Froissart,
Chroniques, éd. S. Luce, I, 134), lequel est issu de l'angl.
herien « ravager, saccager (av.1121 ds
MED); tourmenter (
ca 1300,
ibid.) », remontant à l'a. b. frq.
hariôn (v.
haricot), et les mots issus de l'a. b. frq. *
kot « cabane », tels que *
cote « misérable cabane servant à abriter les animaux »,
cotier terme de féod. « relatif à un héritage chargé d'une redevance roturière » (v.
coterie)
cf. FEW t. 16, p. 167b-168a. 2 sans doute p. anal. avec le petit paysan qui travaille beaucoup pour un maigre bénéfice. Ce sens est peut-être attesté dès la fin du
xviiies. où le mot apparaît sous la forme
se harticoter (
ca 1780,
Journal historique, III, 54 ds
Gohin, p. 349) qui s'explique sans doute par l'infl. d'
asticoter*.