HARGNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. xves. « dispute, querelle » (
Mystère de la Passion, ms. Troyes ds
Gdf.);
2. 1899 « mauvaise humeur se manifestant par une attitude agressive, des paroles acerbes » (
Vogüé,
Morts, p. 205). Déverbal de l'anc. verbe
hergner « se plaindre, se lamenter » (1426
doc. ds
Du Cange,
s.v. harnasche), lequel est issu de l'a.b.frq. *
harmjan « insulter » (
FEW t. 16, p. 172a;
cf. a.h. all.
harmjan « insulter, tourmenter »), par la transformation du groupe -
rmj- en
-rnj- qui semble phonétique sans qu'on soit obligé d'avoir recours à l'infl. de
hergne (v.
hernie). Le verbe et le subst. disparaissent ensuite avant de se former à nouv. plus tard autour de l'adj. qui n'a subi aucune éclipse dep. le
xiies.
Hargne « dispute », très vivant au
xvies. (v.
Hug.; ce sens subsiste dans les dial. à côté de celui d'« averse », v.
FEW t. 16, p. 171a), disparaît une nouvelle fois (
cf. J.-J. Rousseau qui ne connaît que
hargnerie « querelle hargneuse », av. 1778, v. S.
Mercier,
Néol., t. 1, p. 316) pour ne reprendre vie qu'au début du
xxesiècle.