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HAGARD, -ARDE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1393 fauconn. « qui, ayant mué à l'état sauvage, est farouche et difficilement dressable » (Ménagier, II, 317 ds T.-L. : esprevier hagart est celluy qui est de mue de haye [les mués de haye « sauvages » p. oppos. aux müés de ferme « domestiques »]); 2. 1410-17 « sauvage et inconstant » cueur hagart (Troilus, éd. Moland et d'Héricault, Nouvelles fr. du xives., p. 119); 1577 « d'aspect farouche » regard hagart (R. Belleau, Reconnue, IV, 1, éd. Marty-Laveaux, Œuvres poétiques, II, 397); 1585 (N. du Fail, Contes et Discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, Œuvres Facétieuses, II, 120 : regardant ce son non accoustumé d'un œil estonné et hagard). Orig. obsc. La 1reattest. laisse supposer une dérivation de haie* sur la forme norm. hague (1341 a. norm. hague de sens difficile à interpréter ds Gdf., à rapprocher de formes dial. modernes comme hague « palissade » en 1780 ds Littré, hague « bâton, trique » ds Moisy, haguete « baguette » ds Delb., cf. FEW t. 16, p. 115), mais il s'agit vraisemblablement d'une étymol. pop. (cf. Bl.-W.). Un empr. à un m. angl. hagger, dér. de hag « sorcière, vieille femme laide » semble confirmé sémantiquement par le fait que la forme angl. haggard, elle-même empr. en m. fr. à hagard, a été rattachée p. étymol. pop. à hag et en a pris la signification (cf. NED, s.v. haggard adj. et haggard subst. 3); cette hyp., proposée par EWFS d'apr. l'étymol. avancée par Kluge pour l'all. hager « maigre, have » et reprise par FEW t. 16, p. 113, est difficile à retenir étant donné que l'existence du m. angl. hagger n'est pas assurée (Kluge, s.v. hager ayant d'ailleurs abandonné cette hypothèse).