HABILLER, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1200 verbe pronom. « se préparer, s'apprêter »,
s'abille (
Escoufle, 1722 ds T.-L.);
2. ca 1340 « équiper (ici pour la guerre) » (
Bâtard de Bouillon, 6258,
ibid.);
3. techn.
a) ca 1450 terme de cuisine « apprêter (une viande) » (
Le Mistere du Viel Testament, éd. de Rothschild, XIX, 12357);
b) 1456 terme de méd. « soigner »
abillier (A.
de La Sale,
Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p. 133);
c) 1559 terme de tanneur (
Journal de Gouberville, I, 69 ds
IGLF);
d) 1680 terme de potier (
Rich.);
e) 1701
habiller un arbre (L.
Ligier,
Nouvelle Maison Rustique, I, 759);
f) 1752
habiller la morue (Trév.). II. 1. Début
xves. verbe pronom. « se vêtir » (
Chr. de Pisan,
Enseignemens moraux, éd. M. Roy, III, XXVI, p. 31 : Tiens toy a table honnestement Et
t'abilles de vestement En tel atour qu'on ne s'en moque); 1456 verbe actif (A.
de La Sale,
op. cit., p. 236);
2. 1478-80 en parlant de la manière de se vêtir (G.
Coquillart,
Œuvres, éd. M. J. Freeman,
Nouveaulx Droitz, 1451 : Puis ilz
s'abillent de satin, en gensdarmes, et advocatz, En Escossois, en Biscain, A la mode de Carpentras); spéc. 1548
mal habillee (N.
du Fail,
Baliverneries, éd. J. Assézat, p. 190).
III. Fig. 1463 « garnir » (
Comptes du Roi René, éd. A. Lecoy De La Marche, p. 15 : il est necessaire faire réparer et
abiller la galerie de plomb près nostre chambre); 1665 (
Boileau,
Sat. VII, v. 61 : Souvent j'
habille en vers une maligne prose). Dér. de
bille*, dés.
-er, préf.
a-* proprement « préparer une bille »; l'orthographe avec
h (
xves., Ph. de Commynes,
Mémoires, éd. J. Calmette I, VII, p. 133) résulte prob. du rapprochement qui s'est établi avec la famille de
habit*, qui se traduit aussi par le déplacement du noyau sémique dans III.