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GÊNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. Ca 1200 gehine « torture pour obtenir un aveu » (Doon de La Roche, éd. P. Meyer et G. Huet, 201); ca 1390 gehenne (Recueil des anc. coutumes de la Belgique, 5, 1, 290 ds FEW t. 16, p. 282b, s.v. *jehhjan). B. 1. 1541 gehenne « douleur morale, tourment » (Calvin, Institution chrétienne, III, IV, 17, éd. J. D. Benoit, t. 3, p. 115); 1550 genne (Ronsard, Odes III, 9, 19 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 2, p. 22); 2. a) 1580 geine « douleur physique, sensation physique désagréable » (Montaigne, Essais, I, 14, éd. A. Thibaudet, p. 81); b) 1800 gêne dans la respiration (Geoffroy, Méd. prat., p. 899). C. 1. 1606 gesne « contrainte, incommodité, sujétion » (Régnier, Satyres VIII, 168, éd. G. Raibaud, p. 87); 2. 1770 « embarras, confusion, timidité » (Rousseau, Confessions II ds Œuvres complètes, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 52); 3. 1790 « embarras financier » (Marat, Pamphlets, Nouv. dénonc. Necker, p. 190). Dér. de l'a. et m. fr. gehir « avouer, confesser, reconnaître » (début xiies., Psautier d'Oxford, VI, 5, éd. F. Michel, p. 5), qui remonte à l'a. b. frq. *jehhjan « dire, avouer » (FEW t. 16, pp. 282-284); suff. -ine* (comme dans haine*, saisine*, v. Nyrop t. 3, § 264 rem.). La forme gehenne du m. fr. est due à l'attraction phonét. et sém. de géhenne*.