GUÉRIDON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1650 (
Loret,
Muze historique ds
Havard). Du nom d'un personnage de farce
Gueridon (1614,
Conférence d'Antitus, Panurge et Gueridon d'apr.
Nies ds
Germ. rom. Mon. t. 17, p. 355), paysan des confins du Poitou s'exprimant par sentences, qui devint héros de chanson et dont le nom fut mis au refrain (
cf. E.
Fournier ds
Variétés hist. et littér., t. 8, p. 281, note) et introduit à la même date dans un ballet (1614,
ballet des Argonautes, cf. Nies,
loc. cit.). Le terme désigne par ailleurs, à la même époque, un genre de chansons (
Nies,
loc. cit.). Ce nom, prob. né d'un refrain contemp., formé de
o gué et
laridon, fut employé dans les chansons satiriques pour désigner la personne dont on se moquait. Ainsi la désignation par ce nom de ce petit meuble, dont le pied, unique à l'orig., avait souvent une forme humaine, notamment celle d'un Maure, est peut-être due à l'image du personnage isolé, qui dans la danse du branle de la torche, au cours de laquelle on chantait ce refrain, tenait un flambeau alors que les autres s'embrassaient (
Nies,
op. cit., pp. 360-364).