GUIRLANDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1403
guerlande « couronne de métal précieux » (
Christine de Pisan,
Dit de la pastoure, 1123 ds
Œuvres, éd. M. Roy, t. 2, p. 258); 1540
Guirlande « chapelet de fleurs porté dans les cheveux » (N.
Herberay des Essars,
Premier Livre de Amadis de Gaule [trad. de l'esp.], éd. H. Vaganay, p. 1); 1549
girlande (
Rabelais,
Sciomachie ds
Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 401); 1553
ghirlande (
Ronsard,
Amours ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 87, var.). Empr. à l'ital.
ghirlanda « couronne, surtout de fleurs ou de feuillages tressés », attesté dep. le
xiiies. (
Cronica fiorentina ds
Batt.), lui-même prob. empr. à l'a. prov.
guirlanda « couronne de fils d'or » (2
emoitié
xiiies. [date des mss],
Bertran de Born d'apr.
DEAF, s.v. garlande; aussi dér.
guirlandar « affubler d'une coiffure »,
ca 1200,
Blacatz,
ibid.), d'orig. frq., comme l'a. fr.
garlande (attesté du
xiiieau
xves., v.
Gdf.
Compl., T.-L. et
DEAF) et l'a. prov.
garlanda (aussi
xiiie-
xves., v.
Rayn. et
Levy Prov.) : à la base se trouve un a. b. frq. *
wēra qui, vers l'an 800, serait devenu *
weara (d'où
garlande, -anda) et *
wiara (d'où
guirlanda), le sens étant fourni par l'a. h. all.
wiara, wiera « bijou d'or fin que l'on portait sur la tête comme couronne ou ornement du heaume »; la formation de ces mots est complexe : il s'agirait de dér. en
-anda (
cf. lat. médiév.
vivanda « nourriture ») d'un anc. verbe en
-eler, -elar (
cf. étinceler) formé sur a. b. frq. *
wiarōn, *
wierōn, dér. des deux subst. (v.
FEW t. 17, pp. 574-575 et
DEAF, loc. cit.).
Cor.,
s.v. guirnalda a proposé une hyp. plus simple :
garlande, -anda seraient issus par dissimilation de *
garnande, -anda, dér. en
-anda du verbe
garnir* (peut-être déjà formés en frq. : v.
Cor. t. IV,
Adiciones), mais il lui faut recourir à l'explication peu convaincante d'un croisement avec d'autres mots tels que
guinsalh « corde » ou
guimpla « guimpe » pour expliquer l'a. prov.
guirlanda. Pour la réfutation d'autres hyp., v. encore
Cor. et
EWFS2. Dans l'attest.
supra 1540, le mot a peut-être été introduit par l'intermédiaire de l'a. esp.
guirlanda (attesté dep. 1300 d'apr.
Cor.).