GUIGNER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.]
guingner trans. « faire signe de l'œil (à quelqu'un) » (
Chr. de Troyes,
Chevalier charrette, 269 ds T.-L.);
2. a) 1536
guigner « lorgner, regarder sans faire semblant, du coin de l'œil » (R.
de Collerye,
Œuvres, éd. Ch. d'Héricault, p. 61);
b) 1542 [éd.]
guaigner intrans. « regarder à la dérobée » (
Rabelais,
Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, p. 109, note 193);
3. 1640 trans. « guetter avec convoitise » (
Oudin Curiositez). On suppose un gallo-roman *
gwinyare, issu, par dissimilation consonantique, de *
gwingyare qui remonte à l'a. b. frq. *
wingjan « faire signe » (sens conservé en a. fr.;
ca 1225-30 ds T.-L.), var. de *
winkjan, cf. a. h. all.
winchjan de même sens, all.
winken « id. ». Le passage de *
winkjan à *
wingjan peut s'expliquer par l'alternance consonantique des racines *
wink- et *
wing- ou *
wenk- et *
weng- (
cf. Z. rom. Philol. t. 36, p. 490) que l'on trouve en all. dans des formes parallèles comme p. ex.
schwenken à côté de
schwingen (
FEW t. 17, p. 593 a).