GUET-APENS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1460-66
de guet apensé « avec préméditation » (M.
d'
Auvergne,
Arrêts d'amour, éd. J. Rychner, 11, 68);
b) 1546
de guet à pens « id. » (
Rabelais,
Tiers Livre, éd. M. A. Screech, 44, 14); 1549
de guet appens « id. » (
Est.);
2. 1508
guet à pens subst. masc. « tout dessein prémédité de nuire » (
Coutumes d'Anjou, art. 39 ds
Nouveau Coutumier Général, éd. C. A. Bourdot de Richebourg, t. 4, p. 533). Altération de la loc.
d'agais apensés « avec préméditation » (1353,
Roisin,
Coutumes Lille, éd. Brun-Lavainne, 397), composée de
aguet* (d'où, par aphérèse,
guet*) et du part. passé de l'ancien verbe
apenser « concevoir la pensée de, s'aviser de » (
ca 1150, ds T.-L.), dér. de
penser*, qui a succédé à l'a. fr.
en aguet apensé « id. » (1283,
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 327), antérieurement
de agwait purpensé « id. » (
ca 1150,
Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 2), composé de
aguet* et du part. passé de l'ancien verbe
porpenser « réfléchir, songer à » (
ca 1050 ds
Gdf.), dér. de
penser*.
Guet apensé a peut-être été altéré en
guet-apens d'apr.
apens « pensée, réflexion » (av. 1191,
Gui de Cambrai,
Vengement Alixandre, éd. B. Edwards, 1344) qui s'employait dans des loc. analogues telles que
de fait et apens « avec intention » (1556,
Le Blanc,
trad. de Cardan ds
Hug.),
de fait apens « id. » (1605,
Vauquelin de La Fresnaye,
Art Poétique, ibid.).