GUÉRET, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1100
guaret (
Roland, éd. J. Bédier, 1385); 1387-91
gueret (
Gast.
Feb.,
Chasse, Maz. 3717, f
o68d ds
Gdf.
Compl.). Mot originaire, en domaine d'oïl, de la région Ouest-Sud-Ouest et issu du lat.
vervactum, berbactum « terre en jachère, friche », formé sur le supin de
vervagere « labourer (une terre en friche) »; v. aussi sarde
barvattu et esp.
barbecho altéré en *
varactum par assimilation de la voyelle initiale et par chute (due à la dissimilation) du
-v- postconsonantique (d'où aussi l'a. prov.
garag); le passage de
v- initial à
gu-, g- s'explique, non pas par le croisement avec un mot germ. (qu'on n'a d'ailleurs pas réussi à déterminer jusqu'à présent), mais plutôt par la prononc. germ. du
v- initial (
DEAF, s.v. garait1, col. 133) et la déphonématisation des initiales
g(u)-, w-, v- (
ibid., col. 247 et surtout
Baldinger,
Graphie und Etymologie, Die Graphien g-, w- und v- als Varianten im Afr. ds
Mél. Carl Theodor Gossen, 1976, I, 89-104).