GRILLON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1485 [date de l'éd.] (J.
Corbichon,
Propr. des choses, XVIII, 56 ds
Gdf.
Compl. [ms. Paris, Bibl. nat. fr. 22533, p. 335 :
grille gresillon]). Forme tardive issue d'un croisement entre
grillet et
gresillon, qui aurait pu s'opérer dans la région parisienne (
cf. ca 1676, Ménage ds
Gdf.,
s.v. grillet 1 : Les Poitevins disent un
grelet, les Angevins un
gresillon et les Normands un
criet, il faut dire un
grillon avec les Parisiens).
Grillet, dont l'aire anc. paraît avoir couvert la Normandie, le Centre, l'Est et le domaine fr.-prov. (a. fr.
grislet xiiies. [date du ms] ds
Marie de France,
Fables, éd. K. Warnke, XXXIX, 1 var.), dérive d'un type
grill- (correspondant à l'a. prov.
grilh ds
Rayn.) issu du lat.
grillus, gryllus « grillon » par l'intermédiaire d'un *
grīllius (
cf. FEW t. 4, p. 269b).
Gresillon (dep. fin
xiies. ds T.-L.) dont l'aire anc. paraît avoir couvert un triangle dont les pointes seraient Bayeux, Paris et La Rochelle, est issu, non de
grésiller, var. pic. et plus tardive de
griller (FEW t. 4, p. 269b), mais plutôt forgé sur les formes
greill, grel (et aussi
grelet), qui représentent un type *
grĭll(i)us (
cf. FEW t. 4, p. 269b) dont l'aire est contiguë à celle de
gresillon (
cf. FEW t. 4, p. 268b et 269a), d'apr. l'alternance
gresler/gresiller (
cf. grêle et
gresil), transposée ici du fait de l'anal. de bruit entre le grillon et la grêle.