GRILLER1, verbe
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. a) 1155 « supplicier par le feu » (
Wace,
Brut, 3414 ds T.-L.);
b) 1180-85 « brûler, détruire par le feu » (
Raoul de Cambrai, 2120,
ibid.);
c) ca 1200 « rôtir (des aliments) sur un gril » (
Beuve de Hantone, I, 3148,
ibid.);
2. a) 1550 « soumettre à une chaleur trop vive » (
Ronsard,
Odes, Livre I, ode XV, 96, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 143 : que sa vendange se laisse
Griller aux torches de l'été);
b) 1861
grillé « abîmé, racorni (ici, par les premiers froids d'automne) » (
Goncourt,
Journal, p. 960 : arbres roux, feuilles de vigne
grillées);
3. 1757 métall.
les mines [minerais]
qui ont été grillées (
Encyclop. t. 7,
s.v. grillage);
4. 1840 « brûler légèrement, torréfier »
café... grillé (
Senancour,
loc. cit.);
5. 1861
en griller une (cigarette) (
Larch., p. 151);
6. a) 1827 « prendre » (
Le Vice puni ou Cartouche, p. 94);
b) 1881 « tromper » (
Rigaud,
Dict. arg. mod., p. 205);
c) 1886 « dénoncer » (
Hogier-Grison,
Monde où l'on triche, 2
esérie, p. 219);
d) 1916 « devancer, doubler » (
supra ex. 4).
B. Intrans. 1546 « brûler » ici au fig.
grisler de « brûler du désir de » (
Rabelais,
Tiers Livre, chap. 34, éd. M. A. Screech, p. 238). Dér. de
grille* « instrument pour rôtir »
cf. étymol. 1; dés.
-er.