GRILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Fin
xes.
gradilie « instrument composé de barres de fer entrecroisées utilisé pour l'exposition directe au feu (ici, comme instrument de supplice) » (
Passion, éd. d'Arco S. Avalle, 495) − début
xviies., D'
Aubigné,
Sieur de Sancy, I, 1 ds
Hug.,
cf. aussi
Desperiers,
Contes, XLVIII, éd. 1709 ds
Gdf : Apporte moi ce gril qui est la bas? L'apprenti pensoit qu'il demandoit ce drap gris qui est la bas? L'apprenti pensoit qu'il demandoit ce drap gris qui estoit resté du manteau... La faute vint que l'apprenti avoit toujours oui dire
grille, féminin, et non pas gril);
2. ca 1200 plur.
grailles « assemblage de barreaux à claire-voie servant de clôture » (
Elie de St Gille, 1985 et 1990 ds T.-L.); 1372
les greilles de l'estan (
Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne et Valois, éd. B. Prost, I, 310); 1466
grisle (
Compt., CC 60, f
o14 v
o, A. Mun. Nevers ds
Gdf.
Compl.); 1508
grille (Comptes Château de Gaillon, éd. A. Deville, p. 138);
3. 1680 « assemblage de barres de fer soutenant le combustible d'un foyer » (
Rich.);
4. 1833 p. anal. ici, spéc. « carton de déchiffrage d'un message codé » (
Balzac,
Ferragus, p. 101). Du lat. class.
craticula « petit grill », dimin. de
cratis « claie, grille ». 1 paraît n'avoir jamais vécu qu'au sud d'une ligne Nantes-Langres-Épinal où il est resté vivant (
cf. FEW t. 1, p. 1287a) et c'est prob. du même domaine qu'est venu 2 qui paraît d'ailleurs peu connu dans les patois.