GRELOT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1392 a. bourg.
grilot « sonnette » (
Inv. des biens d'E. Marchant, Inv. de meubles de la mair. de Dijon ds
Gdf. Compl.);
b) 1668
attacher le grelot (
La Fontaine,
Conseil tenu par les rats, 22 ds
Fables II, 2); d'où, p. allus. à cette fable, 1718 « se charger d'une tentative périlleuse »
(Ac.); c) 1771 p. anal. de forme
fleurs en grelot bot.
(Trév.); 1830 mercerie
boutons de la forme dite grelot (Description de l'uniforme de la cavalerie, 20 nov., in P.J.
Bemelmans,
Recueil admin., t. III, 552 ds
Quem. DDL t. 16);
d) av. 1778 « insigne de la folie » (
Voltaire,
Dial. XXIV, 10 ds
Littré);
2. a) 1547
trembler le grelet « trembler de froid » (M.
de St Gelais,
Œuvres poétiques, p. 203 ds
Gdf. t. 4, p. 358c); av. 1555
trembler le grelot « trembler de froid, de peur » (J.
Tahureau,
1erDialogue du Democritic, p. 22 ds
Hug.);
b) 1807 lorr.
avoir le grelot « avoir peur » (
Michel, p. 105); 1915
avoir les grelots « id. » (
Sain.,
loc. cit.). D'un rad. germ. à alternance vocalique
grill-/grell-/groll-/grüll-, évoquant des sons variés (
cf. m. h. all.
grillen « crier de colère »,
grellen « id. », grell « aigu (d'un son) », m. néerl.
grollen « grogner », m. h. all.
grüllen « id. »). Le mot est entré en gallo-roman avec toutes ces var.,
cf. par ex. a. fr.
grouller « désapprouver en murmurant » (1342 ds T.-L.), namurois
grûler « murmurer », etc. (
FEW t. 16, p. 61b-62a). La désignation du
grelot en fr. est issue des deux premières var., celle en
-i- étant très répandue dans l'Est (
cf. grillotis; grillotement, v.
grelottement; grilloter, v.
grelotter, FEW t.4, p. 58b).