GRAIN, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1160
grain de blé (
Enéas, 362 ds T.-L.);
ca 1225 p. ext.
grein de reisin (
Péan Gatineau,
St Martin, 2133,
ibid.); b) ca 1245 « semence (ici au fig. : origine) » (Ph.
Mousket,
Chron., 786,
ibid.); 1538 au propre (
Est.);
2. ca 1170 « ce qui constitue la texture d'un corps solide » (
Rois, éd. E. R. Curtius, III, p. 122, 17);
ca 1188 « aspérité (ici sur la peau, prob. grain de beauté) » (
Partonopeu de Blois, éd. J. Gildea, 4884 variantes; v. aussi note vol. II, p. 52);
3. ca 1200 « objet de forme arrondie » (
Aye d'Avignon, 75 ds T.-L.); 1660
grain d'orge « orgelet » (
Oudin Fr.-Esp.);
4. ca 1200 dans une phrase négative « très petite quantité » (
Aliscans, éd. Wienbeck, Hartnacke, Rasch, 5707 : Onque n'i ot un seul
grain de forment);
xiiies. (ici d'eau) (
Chevalier au Barisel, éd. F. Lecoy, 453 : Por le mor beu, chou que sera? Fait-il, n'en i enterra
grains);
5. 1640
grain de folie (
Oudin,
Curiositez); 1663
grain de sel fig. (
Molière,
Critique de l'école des femmes, scène 3).
II. 1552 « orage » (
Rabelais,
Quart Livre, éd. R. Marichal, XVIII, 21); 1831 mar.
veiller au grain, veiller le grain (
Will.,
s. v. grain, veiller); 1834 lang. commune (
Balzac,
E. Grandet, p. 136 [ici transposition à la récolte céréalière]). I du lat.
granum « grain, graine ». II prob. de I p. réf. aux grêlons qui accompagnent souvent un orage violent et subit.