GOTHIQUE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. 1482
gothicque « relatif aux Goths, au Moyen Âge » (
Flameng,
Passion de S. Didier, 65, Carnaudet ds
Delb. Notes mss); spéc.
2. a) appliqué à la période artistique située entre l'Antiquité et la Renaissance 1615 (
Etienne Binet,
Essay sur les Merveilles de nature ds
Fr. mod. t. 14, 1946, p. 284); 1626 (
Martellange ds
Hope t. 1, p. 288, note 1);
b) 1824 restreint à la période de l'art ogival adj. (
De Caumont,
Essai sur l'architecture religieuse du moyen âge ds
Mémoires de la Société des Antiquaires de la Normandie, Caen, 1
repart., p. 540);
3. a) appliqué à la langue 1545 adj.
gothique (J.
Burchet,
Spit. fam. LXV, f
o44 ds
Delb. Notes mss); 1840 subst. masc. (
Ac. Compl. 1842); 1901
gotique (Nouv. Lar. ill.); b) appliqué à l'écriture 1585 (
Du Fail,
Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 309 : lettres longues et
gothiques); 1835 subst. fém.
(Ac.). Empr. au b. lat.
gothicus « relatif aux Goths » (
Forc.) [dér. de
Gothus, Goth*], employé au
xves. pour désigner l'écriture du Moyen Âge :
cf. l'adv.
gothice « d'une manière gothique » (1435-1444
Lorenzo valla,
Elegantiarum Latinae linguae libri sex ds
FEW t. 16, p. 105, note 6); 2 prob. par l'intermédiaire de l'ital.
gotico, les artistes de la Renaissance, notamment Raphaël dans une lettre célèbre à Léon X en 1519 (v.
Bruno Migliorini,
Lingua e cultura ds
Nuova Biblioteca Italiana, 32, pp. 264-265), ayant enveloppé de mépris cette période artistique (
Hope t. 1, p. 288, note 1). La réaction fr. à cette proscription fut le fait de savants normands, inspirés des auteurs anglais qui avaient réagi contre cette tendance dès le début du
xviiies., et de Chateaubriand (
FEW t. 16, p. 104b et note 8).