GONDOLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1246
gondele « petite barque attachée au service d'un navire » (
Propos. des comm. de Fr. à la comm. de Gênes, Doc. hist., II, 62 ds
Gdf.
Compl.), attest. isolée; 1382-84
gondre (
Compte du clos des galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 50);
b) 1549
gondole « petite embarcation » (
Rabelais,
Sciomachie, éd. Marty-Laveaux, t. III, p. 395); 1558 spéc.
gondolle « petit bateau à la proue recourbée en usage à Venise » (
Du Bellay,
Regrets, 133, éd. J. Jolliffe et M. A. Screech, p. 208);
2. 1589
gondolle « vase à boire de forme oblongue, sans pied ni anse » (
Invent. de Catherine de Médicis, éd. E. Bonnaffé, 92);
3. 1784 ameubl. (
Ventre de la duchesse de Saint-Aignan, 8 août ds
Havard (H.),
Dict. de l'ameubl., Paris, Librairies-Imprimeries Réunies : bergères,
gondoles, fauteuils à bois dorés). Empr. à l'ital.
gondola « petite embarcation » (dep. 2
emoitié
xiiies., Fr. da Barberino ds
Batt.), d'orig. vénitienne (lat. médiev.
gondula attesté à Venise en 1098 ds
Vidos, p. 430), empr., par l'intermédiaire d'une forme
condura (également attestée à Venise au
xiiies., v. H. et R. Kahane ds
Rom. Philol. t. 5, p. 176), au gr. byz. κ
ο
ν
τ
ο
υ
́
ρ
α
« id. » (dep. mil.
xes., traité de Constantin,
ibid., p. 175), subst. fém. tiré du b. gr. κ
ο
́
ν
τ
ο
υ
ρ
ο
ς « à queue courte, raccourci », composé du gr. κ
ο
ν
τ
ο
́
ς « petit » et ο
υ
̓
ρ
α
́ « queue »; l'accentuation de la voyelle initiale du mot ital. s'explique peut-être par la confusion de la finale avec le suff. dimin.
-ola. Les formes 1 a sont empr. au génois
gondola (
cf. texte lat. médiév. de Gênes de 1246, original de la trad. fr. citée
supra, ds
Vidos, p. 430),
gondora (
cf. texte lat. médiév. de 1441,
ibid.). V. H. et R. Kahane ds
Rom. Philol. t. 5, pp. 174-177;
Bl.-W
5;
EWFS2.