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GOLFE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1284 [date du ms.] (Brunet Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, I, 123, p. 154 : golf de la mer Oceane; l'éd. F.J. Carmody, I, 122, 5 donne gouffre); 1418 guolf de Lyon (Caumont, Voy. d'oultremer, p. 41 ds Gdf. Compl.); 1451-55 goulfe (G. Le Bouvier, Le Livre de la description des pays, Paris 1908, p. 83 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 23, p. 192 : la mer du goulfe de Venise); 1528 golfe (P. Crignon, Discours de la navigation de Jean et Raoul Parmentier, Mém. de ce qui est contenu en l'isle Saint-Domingo, p. 106, ibid., p. 193). Empr. à l'ital.golfo « golfe », attesté dep. 1317-21 (Dante ds Batt.), du b. lat. culfus, colfus « id. » (dans les gloses, v. TLL), altération de colpus (St Jérôme, ibid.), empr. au gr. κ ο ́ λ π ο ς « id. ». A concurrencé pendant les xveet xvies. la forme autochtone gouffre (v. ce mot), attestée au sens de « golfe » de ca 1195 (Ambroise, Guerre sainte ds T.-L.) à 1611 (Cotgr.) : cf. les formes contaminées goulfre, goulphe, etc. citées par R. Arveiller, loc. cit., pp. 192-194, les 2 mots n'étant vraiment distincts dans leur forme et leur sens que dep. 1680 (Rich.; cf. 1606, Nicot : Golfe [...] Autres escrivent et prononcent Goulfre. Mais ce dernier a aussi une autre signification); la victoire définitive de golfe a pu être facilitée par les récits de voyage du xvies. traduits de l'esp. ou du port. dans lesquels la forme go(u)lfe (adaptation de l'esp. ou port., golfo) désigne les golfes des Indes orientales ou occidentales (v. R. Arveiller, loc. cit., pp. 195-196). V. aussi Vidos Tecn., pp. 237-245.