GIAOUR, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1542
Caour (A.
Geuffroy,
Estat de la court du Grant Turc, e i r
ocité par R.
Arveiller ds
Mél. J. Pohl, Bruxelles, 1980, p. 29); 1559
Gaour (G.
Postel,
De la Republique des Turcs, 62,
ibid., p. 30);
2. 1622
Iaour (
Pacifique de Provins,
Lettre ... sur l'estrange mort du Grand Turc, 8,
ibid.); 1653
Giaour (F.
de La Boullaye Le Gouz,
Voyages et observations, 121,
ibid.);
3. 1661
Ghiaure (F. C.
Le Comte et E.
Carneau, trad. de l'ital.
Les fameux Voyages de Pietro Della Valle, I, 181,
ibid.); 1683
Ghi-aour (P.
Bayle,
Crit. gén. de l'Hist. du Calvinisme de M. Maimbourg, p. 628). 1 empr. au turc
gâvur « non-musulman, infidèle » (l'accent circonflexe indiquant la palatalisation du
g- et la longueur du
-a-, et le
-v- notant un [w] furtif), et celui-ci au persan class.
gawr, var. de
gabr (guèbre*). 2 empr. au turc par l'intermédiaire du vénitien
giaur (1539). Le [g'] initial, étranger au système phonique de ce dial., a été adapté en [dž], noté
gi- devant
-a-, sur le modèle de la corresp. du toscan [gy] et du vénitien [dž], issus tous deux de GL- initial latin. La forme
giaour s'est définitivement imposée en fr. à la suite du succès du poème de Byron,
The Giaour, en 1813. 3 empr. au turc par l'intermédiaire de l'ital.
Ghiauri, plur. (1615) (v. R.
Arveiller,
op. cit., pp. 29-34;
Lok. n
o632;
Devic;
Pellegr. Arab., pp. 35-36).