GAVE1, subst. masc.
Étymol. et Hist. Fin
xives.
gave (
Froissart,
Chron., éd. L. Mirot, livre III, chap. 4, § 15, t. 12, p. 64 : il y a très mauvais pays [région pyrénéenne entre Tarbes et Pau] à chevauchier, pour les
gaves [paroles du Chevalier d'Espan de Lion, conseiller de Gaston Phœbus, Comte de Foix, rapportées par Froissart]), attest. isolée; 1562 Pau
gaure (ds
DAG § 217, 2-1); 1614 Bigorre
gave (ibid.). Empr. à l'a. gasc.
gave, gabe ([1188]
gave Fors de Béarn, 274 ds
DAG; 1319
gaves Rôles gasc. ds Raymond,
Dict. topogr. B.-Pyr., s.v. Gave de Pau; 1489 Pau
gabe ds
DAG), également attesté sous des formes de type
gaver (
xie-
xiies. lat. médiév.
gaver Cart. Lucq ds
DAG; 1160
gauer Cart. abbaye Sorde ds
Lespy-Raym.;
xiies.
gavarensis adj.
Cart. Lescar ds
Raymond,
op. et loc. cit.; 1388 Navarrenx
Lo Gaver ds
Raymond op. cit., s.v. Gave d'Oloron). D'apr. leur forme et celle de leurs dér.
Gabarret, Gabarrot (v.
Raymond,
op. cit.), ces mots semblent reposer sur une base préromane *
gabaru, *
gabarru (
Rohlfs Gasc.3, § 69, 479;
cf. fin
viiie-début
ixes. lat. médiév.
gabarus Théodulfe d'apr.
Dauzat Topon. éd. 1971, p. 138); v. aussi J.
Hubschmid,
Pyrenaënwörter vorrom. Ursprungs, § 42 qui rapproche les termes pyrénéens de l'a. prov.
gaudre « ravin, ruisseau » reposant sur une base préromane *
gabatro à laquelle il rattache le lat. imp.
gabata, gavata « jatte, écuelle » [v.
jatte] - et
Id., Sardische Studien, § 23. Une base préromane *
gava « cours d'eau » (
FEW t. 4, p. 83a) paraît moins satisfaisante.