GAUFRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1185
walfre « sorte de pâtisserie cuite entre deux plaques divisées en cellules qui lui impriment un dessin en relief » (
Hue de Rotelande,
Protheselaus, 4816 ds T.-L.);
2. 1559
gaufres de cire « rayon de miel » (
Ronsard,
Hymne de Charles Cardinal de Lorraine, 185 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 9, p. 39);
3. 1690 « disposition présentant des dessins variés, empreinte à l'aide de fers sur une étoffe, du papier, etc. » (
Fur.).
4. a) 1886
prendre une gaufre (
Lévy-
Delmare,
Prenez garde aux voleurs ds E.
Chautard,
La Vie étrange de l'argot, p. 358-359);
b) 1920 « imbécile » (
Toulet,
loc. cit.). On suppose, en raison de l'ancienneté du mot en rom., un étymon a. b. frq. *
wafla plutôt qu'un empr. au m. néerl.
wafele qui n'est attesté qu'à la fin du
xiiies. Il est difficile de déterminer le sens qu'avait le mot en frq. L'existence des sens de « gâteau » et de « rayon de miel » en rom. et dans les langues germaniques (
cf. m. néerl.
wafele « gaufre » et dial. « rayon de miel » auquel correspond le b. all.
wâfel, wafe « gaufre » et qui est apparenté à l'all.
Wabe « rayon de miel », lui-même issu de l'a. h. all.
waba, wabo « gâteau de miel »), semblerait cependant indiquer que le frq. *
wafla ait également connu ces deux sens. Le fr.
gaufre s'explique phonétiquement par une anticipation du
-l- de la forme germ., suivie d'une dissimilation des deux
-l-. Au sens 3
gaufre est un déverbal de
gaufrer*.
Cf. DEAF, s.v. gaufre, col. 401-403.