GAROU1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. [Fin du
xies.
garlos « bêtes sauvages » (
Lévy Trés., glose Job, 5, 23)];
ca 1170
garwaf, garval, garvalf « homme qui se transforme temporairement en loup » (M.
de France,
Lais, éd. J. Rychner, Bisclavret, 4, 7, 9);
2. a) fin du
xiies.
leu warou « id. » (
Mainet, éd. G. Paris, III, 24);
b) 1538
loup-garou « esprit qui fait peur aux petits enfants » (
Est.);
3. 1718
courir le garou « fréquenter les lieux de débauche »
(Ac.). La croyance pop. qu'un homme est susceptible de se transformer en loup est attestée chez Hérodote (gr. λ
υ
κ
α
́
ν
θ
ρ
ω
π
ο
ς « loup homme »), Pline (lat.
versipellis « qui change de peau » et Burchard de Worms (
ca 1000, v.
Kluge,
s.v. werwolf).
Garou vient de l'a. b. frq.
*werwolf que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all.
werwolf (composé de
wer « homme » et de
wolf « loup ») et le m. néerl.
weerwolf, werwolf. Le mot fr.
loup-garou contient deux fois la notion de loup qu'on ne saisissait plus dans
garou. Différentes explications ont été données pour justifier le passage de
wer à
war, la plus convaincante est peut-être la suiv. :
e en syllabe initiale non accentuée suivi de
r devient
a dans certains mots,
cf. lat.
serpente > a. fr.
serpent, sarpent; (v.
FEW t. 17, p. 571a;
DEAF, s.v. garol col. 335).