GARGOUILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1294
gargoule « conduit pour l'écoulement des eaux » (Fabrique de St Lazare d'Autun ds
R. archéol. t. 14, 1, p. 179); fin 1313
gargouille (cité par J.M.
Richard,
Une petite-nièce de St Louis, Mahaut comtesse d'Artois, p. 269).
Gargoule est prob. composé de la racine onomat.
garg- et de l'a.fr.
goule, v.
gueule. Cette racine, qui apparaît dans le vocab. de différentes langues (notamment : gr., v.
gargariser, gargarisme; b.lat.
garga[
ri]
la, nom de la trachée-artère, Oribase ds
TLL; langues romanes et germaniques), évoque le bruit d'un liquide qui bout, bouillonne ou passe dans la gorge de celui qui avale gloutonnement, d'où la désignation de la gorge elle-même et des organes avoisinants, v. aussi
gargantua, gargamelle, gargote. Le maintien de
garg- s'explique par le caractère onomat. de la racine qui n'aurait plus été perçu dans
*jarg-, résultat de l'évolution phonét. rég. Le type
gargouille, prob. par croisement avec
jargoillier, gargouiller. (
Cf. FEW t. 5, pp. 60b-62b et
DEAF col. 254-55).