GARÇON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100
garçun « valet de rang social inférieur notamment à l'armée, à la cuisine, à la chasse... » (
Roland, éd. J. Bédier, 2437);
b) 1554
garson cousturier « ouvrier qui travaille pour le compte d'un maître et est attaché plus spécialement au service de la clientèle » (
Le journal du Sieur de Gouberville ds
Poppe, p. 229);
c) 1750
garson « serveur dans un café » (
Le Paquet de mouchoirs, 35 ds
Mél. C. T. Gossen, p. 307),
2. a) ca 1160
garçon « enfant du sexe masculin, jeune homme » (
Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 8572);
b) 1564 « fils » (
Indice et recueil universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, 153);
3. a) 1636 « célibataire » (
Monet);
b) 1929
enterrer sa vie de garçon (
Dabit,
loc. cit., sous II A). De l'a. b. frq. *
wrakkjo « vagabond »
(cf. gars), que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all.
hrechjo « fugitif, banni », l'a. saxon
wrecca « fugitif, malheureux », le m. néerl.
Recke « banni », l'angl.
wretch « malheureux, scélérat », l'all.
Recke « héros », cas régime *
wrakkjone, puis avec métathèse du
r *wrakjóne (
cf. la forme latinisée
waracionem, viies. ds
Kluge, p. 589b). En a. fr., les termes qui servent à désigner le jeune homme semblent se répartir entre deux catégories :
bacheler (v.
bachelier) et
damoiseau* qui mettent l'accent sur le jeune âge, tandis que
valet* et
garçon font ressortir l'orig. sociale; l'enfant noble est appelé
valet, l'enfant de couche sociale inférieure,
garçon (souvent terme d'injure,
cf. garce).