GANT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100
guant « pièce de l'habillement qui recouvre la main en épousant la forme de chaque doigt isolément » (
Roland, éd. J. Bédier, 2664);
b) 1558
comme un gant « très bien ajusté » (B.
Des Périers,
Œuvres françoises, Nouv. récréations, 106 ds
Quem.
DDL t. 9);
2. a) ca 1100
presenter sun guant symbole de défi, signifie qu'on accepte un combat en remettant le gant à un suzerain comme gage de ce combat (
Roland, éd. cit., 3851);
b) 1432
gietter son gant « défier » (
Ch. d'
Orléans,
Poésies, éd. P. Champion, p. 65, 1);
c) 1803
relever le gant « accepter le défi » (
Chateaubr.,
loc. cit.);
3. 1872
gant « accessoire analogue servant à protéger la main pour exercer différentes activités »
(Lar. 19e); 4. 1538 bot.
gant de Notre-Dame (
Est.), v.
gantelée. Empr. de l'a. b. frq.
*want « moufle, mitaine »,
cf. le m. néerl.
want « id. » (
Verdam), l'a. h. all.
wantus « id. » (
Graff) et le lat. médiév.
wantus « id. » (
Nierm.). Ce mot a sans doute été introduit en gallo-roman du Nord parce que les Romains ne connaissaient pas ce type de gants. Les Francs ayant l'habitude d'offrir une paire de gants en symbole de la remise d'une terre,
gant était dès le début un terme juridique de l'investiture (
ca 1150,
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 2681), v.
Du Cange,
s.v. investitura, t. 4, p. 415a;
cf. DEAF, col. 121-127.