GABER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. Ca 1100
gaber « dire des plaisanteries » (
Roland, éd. J. Bédier, 1781). Dér. de
gab « plaisanterie, moquerie » (
ca 1100,
Roland, 2113), de l'a. nord.
gabb « raillerie »
cf. m. néerl.
gabben « railler » (
Verdam), ou plutôt issu de l'a. nord.
gabba « railler, se moquer de ». Mots apportés par les Vikings, leur adoption est sans doute à mettre en rapport avec la nuance spéciale d'ordre affectif qui s'y attachait (tandis que
haine, honte, hargne, orgueil ... sont d'orig. frq.).
Gab et ses nombreux dér. en a. fr. et en a. prov. tombent en désuétude à la fin du Moy. Âge avec la disparition de la chevalerie (v.
Varillas,
Hist. de Henry III, l. IV ds
Gdf. t. 4, pp. 197-198) pour ne plus survivre que dans les dial. (Ouest, francoprov., occitan); dans la langue littér., le verbe
gaber a été repris, comme terme du Moy. Âge, au
xixes. (
cf. Michelet,
loc. cit.),
cf. FEW t. 16, p. 3 et
DEAF, col. 12-18.