GÉRONDIF, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1464 subst.
gerundiff (J.
Lagadeuc,
Catholicon ds
Gdf. Compl.); 1521 [édition] adj.
gerundive (
Fabri,
Réth., I.II, f
o8 v
o,
ibid.);
2. 1647 subst.
gerendif (
Vaug., p. 186). Du lat. tardif
gerundium « gérondif [terme de gramm.] » de
gerere « accomplir, exécuter, faire ».
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Histoire :
A. « forme déclinée de l'infinitif, quand il n'est ni sujet ni objet direct (en parlant du latin) » (grammaire). Attesté depuis 2e moitié 14e siècle (AalmaR, page 167, n° 4844 : gerundius. dia. dium uel gerundiuus. ua. um : gerundis). Première attestation lexicographique : 1732 (Trévoux5 : gerondif. s. m. Tèrme de Grammaire. C'est un tems de l'infinitif semblable au participe, & qui est indéclinable. Gerundivus, Gerundium […] Nous n'avons en François qu'un gérondif, qui répond pour la signification au gérondif en do des Latins). Plusieurs attestations des 15e—17e siècles (1ère moitié 15e siècle [Gramm5S, page 151, § 29] ; 1499 [GlLag1499, page 91, in DMF2] ; 1660 [Lancelot, Grammaire, page 125, in Frantext]) témoignent du caractère ininterrompu de la tradition. En revanche, on relève une attestation isolée de la fin du 12e siècle sans rapport avec cette tradition (AelfricfH, vers 103, in Städtler, TraLiPhi 37, 127 : gerundia vel participialia verba sunt hec : li gerundif u li participiel verba sunt icist : amandi : de amer, amando : amant, amandum: a amer, amatum : amer, amatu : de amer). -
B. « forme verbale en ‑ant précédée, dans l'usage actuel, de la préposition en et exprimant une circonstance qui accompagne l'action énoncée par le verbe principal (en parlant du français) » (grammaire). Attesté depuis 1562 (La Ramée, Gramere, chapitre 12, in Arnavielle, Morphème, page 14 : Le verbe infini est perpétuel ou gérondif […]. L'infini gérondif est comme aymant, voyant, cognoisant, batissant). Première attestation lexicographique : 1690 (Furetière1 : gerondif. s. m. Terme de Grammaire. C'est un temps de l'infinitif semblable au participe, & qui est indeclinable. Il explique la maniere & le temps d'une action : comme, Il est tombé en courant la poste. on n'a gueres de repos en aimant. Il differe du participe, en ce que le gerondif marque le temps, & le participe non). On trouve une attestation antérieure dans un contexte obscène et injurieux en 1552 (Rabelais, Œuvres, Tiers Livre, volume 5, chapitre 26, page 203 : « Couillon moignon, c. de renom, c. paté […] c. positif, c. gerondif, c. genitif […] »). — Remarque : au courant de son histoire, ce terme n'a pas toujours été accepté par les grammairiens, comme en témoigne la préface de Ac8 (page III = Grevisse11, page 710 : Le terme gérondif, que l'on rencontre sans cesse dans les grammaires françaises du XVIIe et du XVIIIe siècle, figurait encore dans l'édition de 1835 qui le définissait très justement « Espèce de participe indéclinable auquel on joint souvent la préposition En », et dont elle donnait comme exemples : En allant, En faisant. L'édition de 1877 déclare abusif l'emploi de ce terme dans la grammaire française. Mais peut‑on admettre que dans En forgeant on devient forgeron, qui est l'exact équivalent du latin Fabricando fit faber, En forgeant soit un participe présent ? L'Académie a cru devoir employer de nouveau ce terme, suivant son ancienne définition). Ac8 se trompe ici d'éditions : c'est en 1798 (Ac5) que l'on trouve cette définition, tandis que Ac6 1835 et Ac7 1878 indiquent abusivement. Le terme a fini par être officialisé en 1960/1961 (cf. Larousse4, page 2221a). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin gerundivus adj. « gerundi modus » (attesté depuis Boèce [première attestation sûre dans le sens « forme déclinée de l'infinitif » dans un commentaire sur Donat du 10e siècle], TLL 6, 1954). À ajouter FEW 4, 119b, gĕrĕre V. Cf. Städtler, Grammatiksprache 218‑219.
Rédaction TLF 1981 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Melanie Lang.. - Relecture mise à jour 2007 : Jean-Pierre Chambon ; Thomas Städtler ; Nadine Steinfeld ; Éva Buchi.