FUTUR, URE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. I. a) 1219 subst. (
Cart. de Cysoing. p. 100 ds
Gdf. Compl.);
b) 1275-80 « avenir » (
J. de Meun,
Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 4506);
c) xives. gramm.
le verbe du futur senefie chose à venir (
Extraits de divers manuscrits latins, éd. Ch. Thurot, p. 185).
II. Ca 1223 adj. ici substantivé (
G. de Coinci,
Mir. Notre-Dame, éd. V. F. Kœnig, I. Pr 2, 46). Empr. au lat. class.
futurus part. futur de
esse, adj. « futur, à venir, employé aussi comme subst. « avenir ».
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Histoire :
I. A./B. adj. « ce qui est à situer dans l'avenir ». Attesté depuis 1267 (BrunLatC, page 25 : ces .iii. tens, c'est le preterit, le present, et celi ki est a venir, ne sont pas se en la pensee non, ki se sovient des choses alees et esgarde les presentes et atent les futures). -
II. A. 1./3. subst. masc. « division du temps opposée au présent et au passé, temps à venir ». Attesté depuis ca 1275 (RosemLec, volume 1, page 139, vers 4513 : Adonc li vient en remenbrance […] Que malemant l’a deceüe Jennece, qui tout a gité Son preterit an vanité, Et qu’el a sa vie perdue, Se du futur n’est secorue […] Quar li presens si poi li dure Qu’il n’i a conte ne mesure). Des attestations légèrement antérieures d'emplois substantivés occasionnels de l'adjectif futur, qui actualisent un sens « être humain qui existera dans l'avenir », préfigurent cette lexicalisation : 1219 (Coussemaker, Cartulaire; page 100 : Fay sçavoir tant aus presens qu’aus futurs, cité d'après GdfC) et ca 1224 (CoincyI2K, volume 1, page 22, vers 46 : Des floretes de mon prael […] Tout enflorer volrai cest livre, Dont be a faire mes presens Et as futurs et as presens). -
II. A. 2. 0. subst. masc. « temps du verbe situant le procès dans une postériorité par rapport au moment de la parole ou par rapport à un moment pris comme repère » (grammaire). Attesté depuis fin 12e siècle (AelfricfH, page 103, in Städtler, TraLiPhi 37, page 127 : del presen tens et del futur [= lat. futuri temporis]). Dans cette première attestation absolue, le statut de nom de futur n'est pas tout à fait évident, mais aucun doute n'est permis dans la citation suivante, de la 2e moitié du 13e siècle (DonatgS, page 94, § 33 : Quans temps de verbe sont ? iij. Quiex ? Le present, si come lego, le preterit, si come legi, le futur, si come legam). -
II. A. 2. a. futur simple loc. nom. masc. « futur exprimé par des formes à affixes verbaux » (grammaire). Attesté depuis 1787 (Féraud s. v. futur : Le futur simple a la signification de l'impératif, quand il exprime un comandement ou une défense. "Vous aimerez Dieu de tout votre cœur." Vous ne mentirez pas c'est‑à‑dire, aimez Dieu, ne mentez pas). On relève une attestation antérieure de la locution en 1660 (Lancelot, Grammaire, page 106 : Et en latin mesme on se sert pour cela du futur simple), mais pour les Port‑Royalistes il s’agit d’une distinction d’ordre sémantique (ou sémantico‑référentielle) entre temps simples et temps composés. -
II. A. 2. b. futur antérieur loc. nom. masc. « futur exprimé par des formes contenant un auxiliaire» (grammaire). Attesté depuis 1787 (Féraud s. v. futur : Le futur passé ou antérieur, marque l’avenir, avec rapport au passé. […] Il y a un 3e futur, qu’on peut apeler, antérieur sur‑composé, et dont l’usage est assez râre. […] Ce temps est composé du futur antérieur du v. avoir et du participe d’un autre verbe). -
II. B. subst. masc.ou fém. « personne envisagée comme époux/épouse dans l'avenir ». Attesté depuis 1730 (Marivaux, Théâtre, volume 1, page 815 : Mais dis‑moi, ma fille t’a‑t‑elle parlé, que pense‑t‑elle de son prétendu ? […] je veux qu’elle examine son futur plus à loisir). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin futurus, ‑a, ‑um adj. « futur, à venir » (attesté depuis Cicéron, OLD), futurum subst. neutre « avenir » (attesté depuis Cicéron, OLD) et probablement « futur (temps grammatical) » (cf. la citation de Varron donnée par OLD s.v. futūrus 1 b). Cf. von Wartburg in FEW 3, 929a, futurus 1 ; Städtler, Grammatiksprache 214‑215.
Rédaction TLF 1980 : Marthe Paquant. - Mise à jour 2007 : Jean-Paul Chauveau ; Melanie Lang.. - Relecture mise à jour 2007 : Pierre Swiggers ; Thomas Städtler ; Éva Buchi.