FOUGER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1490 en parlant du sanglier (
Cout. du Nivernais, p. 1141 d'apr. Tilander ds
Romania t. 51, p. 259). Étant donné l'emploi du terme en référence au sanglier, tant à son origine qu'ultérieurement dans l'ensemble du domaine d'oïl, et du fait que les racines de fougères sont une des nourritures préférées du sanglier, prob. dér. (avec dés.
-er) du m. fr.
feuge, fouge (1354-76
Modus ds T.-L.) « racine de fougère très recherchée par les sangliers », du lat. vulg.
filica (
TLL s.v. 359, 39), imp.
filix, -icis « fougère »;
cf. du point du vue morphol.
vermeiller « (du sanglier) fouiller la terre avec le boutoir pour chercher les vers »
(Modus), herbeiller «
(id.) brouter l'herbe » (
Du Fouilloux),
muloter «
(id.) chercher en creusant la terre les provisions amassées par les mulots »
(ibid.); dans cette hypothèse, le verbe prov.
foutja, foucha (a. prov.
fotjar xives. ds
Levy Prov.) « creuser, bêcher » serait issu du lat. class.
fodicare « percer » et prob. « creuser » (fréquentatif de
fodere, v.
fouiller, fouir), les 2 verbes fr. et prov. ayant pu subir leur contamination réciproque (Tilander,
loc. cit.). Cette hypothèse semble préférable à celle qui fait aussi dériver
fouger du lat.
fodicare, aucune var. de type *
fouchier n'étant d'ailleurs relevée (
FEW t. 3, p. 665a).