FLÈCHE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) [Fin
xies.
fleche « trait qu'on lance avec un arc ou une arbalète » (
Raschi Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n
o488 :
fleches « tiges de flèches »)];
ca 1160 (
Enéas, 1478 ds T.-L.);
b) ca 1300
faire fleche du meillor fust « mettre tout en œuvre pour réussir dans une entreprise » (
Guillaume de La Villeneuve,
Les Crieries de Paris ds
Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, t. 2, p. 286, 194);
c) 1835 « signe figurant une flèche et servant à indiquer un sens »
(Ac.);
2. a) 1380
flesche « ce qui avance en pointe comme une flèche posée sur un arc » (
Comptes Hotel Roi Fr., p. 84 ds
IGLF : brancart garni de
flesches, de roues et de limons); de nouv. 1573
fleche de navire « poulaine » (
Dupuys);
b) géom. 1553
flèche (
Alberti,
De Re aedificatoria, mis en français par Jehan Martin, p. 12 ds
IGLF); attest. isolée, de nouv. 1690 (
Fur.);
3. 1690 « comble pyramidal ou conique d'un clocher, d'une tour »
(ibid.). Prob. du frq. *
fliukka « flèche, trait », forme restituée d'apr. le m. néerl.
vlieke « penne, rémige; arme de trait » (
Verdam) et de l'a. b. all.
fliuca « arme de trait » (
cf. Galée,
Vorstudien zu einem altniederdeutschen Wörterbuche, p. 77). D'apr.
Falk-Torp (s.v. flitsbue) le subst. *
fliukka lui-même dér. d'un anc. verbe germ. *
fleukkon, de *
fleugnôn « voler », serait apparenté à l'a. h. all.
flucki « arme de trait » Le mot
flèche, désignant d'abord la tige de la flèche puis, par synecdoque, l'arme elle-même, a évincé son ancien concurrent
saiete, saete « flèche » d'usage cour. en a. fr. (mil.
xiies. ds T.-L.) mais dont nous n'avons plus trace que dans les mots savants
sagette*
, sagittaire*,
sagittal* et
sagitté*, empr. au lat.