FIL, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1160 « brin ténu » en partic.
fil de l'albe « point du jour » (
Eneas, 1267 ds T.-L.).
A. 1. Ca 1170
li filz d'or (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 1638);
2. 1856
fil télégraphique (
Pouillet,
Él. de Phys., I, p. 808).
B. 1. 1176-81 « brin long d'une manière textile »
Et fil e aguille (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5416); 1269-78 fig.
de fil en agueille (
J. de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 15740);
2. en partic. 1382
viel fil de caret (
Comptes du Clos de Galées, éd. Ch. Bréard, p. 53);
3. 1790 au fig. (
Marat,
Pamphlets, C'en est fait de nous, p. 203 : le
fil de tous les noirs complots des ennemis de la révolution);
4. 1824
fil à plomb (
Barante,
Hist. ducs Bourg., t. 3, p. 158).
C. 1. Ca 1195 « enchaînement, suite » (
Ambroise,
Guerre sainte, 2395 ds T.-L.);
2. ca 1200 « déroulement dans le temps de l'espace » ici « sens dans lequel s'écoule un courant »
au fil de l'eve (
Raimbert de Paris,
Ogier le Danois, 8088,
ibid.).
D. 1559 « tranchant » (
Amyot,
Othon, 23 ds
Littré). Du lat. class.
filum « fil, filament », aux sens propre et figuré.