FIGURER, verbe.
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. a) 1
ertiers
xiies. « donner forme à, façonner »
beyn figurad « bien fait » ([
Albéric de Pisancon],
Alexandre, éd. P. Meyer,
Alexandre le Gd ds la Lit. fr., t. 1, vers 66, p. 6);
b) 1461
figuré « décoré, orné de représentations, d'images, de figures » (
Inventaire château de Boulbon, Comptes du Roi René, éd. G. Arnaud d'Agnel, II, 301);
2. ca 1200
figuré « exprimé par figures, allégoriquement »
figureie narration (
Dialogue Grégoire, éd. W. Fœrster, p. 175); 1572
langage figuré (
Amyot,
Comment lire les poètes, ds
Œuvres morales, t. 1 f
o9 v
o); 1666
style figuré (
Molière,
Le Misanthrope, I, 2, éd. A. Régnier, V, 385); fin
xviies.
figuré subst. (Bouhours ds
Trév. 1704);
3. ca 1260
figuré « représenté par l'image (dessin ou sculpture) » (
Ménestrel de Reims, 307 ds T.-L.);
4. 1258
figuré « symbolisé » (
Mahomet, 1485,
ibid.);
5. 1572 pronom. « se représenter à l'esprit » (
Amyot,
De la Tranq. d'âme, ds
Œuvres morales, t. 1 f
o71 r
o); 1650-51 « s'imaginer, croire (à tort) » (
Corneille,
Nicomède, V, 2, éd. A. Régnier, V, 579).
B. Intrans.
a) 1694 « être en évidence, faire figure » (à côté d'un grand) (
La Bruyère,
Du Cœur, éd. A Régnier, II, 1922, p. 124);
b) 1756
figurant (
Encyclop. t. 6 :
Figurant, ante, adj. terme d'opéra; c'est le nom qu'on donne aux danseurs qui figurent dans les corps d'entrées, parce que le corps d'entrée dessine dans la danse des figures diverses) noté et employé comme subst. ds
Ac. 1762; 1800 théâtre (
Boiste);
c) 1776 « être présent, apparaître sans rôle actif, n'être qu'un décor » (
Voltaire,
La Bible enfin expliquée, p. 337). Empr. au lat. class.
figurare « représenter, imaginer » et « orner de figures de rhétorique » employé le plus souvent en lat. class. au part. passé
figuratus; cf. aussi l'emploi passif de
figurari « être représenté, façonné ».